Mission indépendante nationale sur l'évaluation de la gestion de la crise Covid-19 et sur l'anticipation des risques pandémiques

Rapport final

La Mission indépendante nationale sur l’évaluation de la gestion de la crise Covid-19 et sur l’anticipation des risques pandémiques, installée en juin dernier à la demande du Président de la République, achève ses travaux en ce mois de mars 2021.

L’objectif de ce rapport est de mettre en lumière les forces et les faiblesses françaises dans la gestion de la crise en comparaison internationale ainsi que d’identifier les éléments structurants du système de santé français qui doivent être améliorés voire transformés. L’objectif n’est donc pas de pointer les responsabilités ni d’établir un classement des pays.

La Mission s’est appuyée sur des travaux scientifiques en épidémiologie, en économie et en sociologie. Cette approche a été complétée par l’audition et la consultation de près de deux cents personnalités du monde de la santé, du monde économique, de la sphère sociale, publique, internationale et d’experts des sciences humaines et sociales.

Des travaux de la Mission, nécessairement partiels du fait que la crise ne soit pas terminée, il ressort :

Une première appréciation de l’impact sanitaire, économique et social de la crise en France, en comparaison internationale ;

Ce bilan sanitaire agrégé peut être décomposé en deux périodes : un choc initial concentré sur quelques pays et depuis l’automne 2020, une deuxième vague beaucoup plus répandue et uniforme, qui a tendance à faire évoluer les écarts de mortalité entre les pays.

Comme dans la plupart des pays très affectés par le virus, la crise a eu en France un impact sanitaire important sur toute la population, essentiellement les personnes âgées. La crise aura également un impact sanitaire « indirect » considérable et qui ne sera connu que dans les prochaines années.

L’ensemble des restrictions décidées en 2020 ont entraîné une perte d’activité économique sans précédent dans l’histoire récente. Pour absorber ce choc, les pays européens, et la France au premier chef, ont fait un effort public massif qui a largement préservé le tissu économique et social.

Enfin et surtout, l’impact social de la crise, qui demeure à ce stade difficilement mesurable, devrait être multiple et durable.

Une analyse de la gestion de crise ;

De cette analyse chronologique, six enseignements principaux se dégagent :

1. Le niveau de préparation à la crise s’est révélé insuffisant.

2. La faiblesse récurrente de l’anticipation s’est traduite par la répétition de retards dans la prise de décision dans plusieurs domaines.

3. La complexité de la gouvernance et la centralisation excessive ont fait perdre de l’efficacité au pilotage de la crise en même temps qu’elles nuisaient à l’acceptabilité des mesures.

4. Les autorités ont su tirer les enseignements de leur expérience pour améliorer le pilotage au fil des mois.

5. La réactivité, l’engagement et la mobilisation des acteurs a été remarquable tout au long de la crise.

6. La réponse économique française a été globalement à la hauteur du choc subi, y compris en comparaison internationale.

Un ensemble de recommandations sur le système sanitaire, les dispositifs socio-économiques et l’appareil de gestion de crise.

La Mission formule quarante propositions organisées autour des trois axes suivants : Se préparer aux prochaines crises ; Renforcer la santé publique, l’expertise scientifique et le pilotage de l’offre de soins ; Organiser un retour d’expérience à l’échelle des institutions et de la société et évaluer de manière approfondie les impacts de la crise

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